jeudi 29 avril 2010

Sushi d'avril

Ne te découvre pas d'un fil !

Ca y est, j'ai désormais le fil qui me relie à internet dans mon appart. Si je vous cause de ça, c'est pour souligner la qualité du service à la Japonaise, puisqu'un technicien est venu un dimanche pour l'installation. Ce genre de pratique est courant puisque d'autres personnes sont déjà venues un dimanche auparavant pour des détails liés à mon emménagement.

Même ces petits instants de la vie quotidienne ont un certain exotisme, puisque ces messieurs qui se déplacent chez moi sont d'une politesse extrême, me saluant 3 fois à l'entrée comme à la sortie en me remerciant 1000 fois entre temps. Ceci est d'ailleurs une règle à peu près constamment suivie dans la vie de tous les jours ici. "De rien, à Dimanche prochain" lui ai-je répondu en bon connard que je suis. De toutes manières, il ne faut pas pousser son sadisme trop loin pour se trouver dans des situations étonnantes puisque malgré la présence de 3 chaises et une table dans mon appart et les efforts que je fais pour me comporter aussi poliment qu'eux, ces gens préfèrent s'assoir par terre pour remplir la paperasse. Ainsi, je passe désormais plus souvent l'aspirateur que quand j'étais à Paris. Je suis désormais une vraie fée des logis.



Outre mes blagues à 2 yens, cette photo a aussi pour but de vous montrer la vue que j'ai depuis chez moi, et pour vous dire que je vais très bien ici ! Vivement l'été que je puisse prendre un saké en terrasse.

Toujours dans le thème des particularités de la vie quotidienne japonaise, je voudrais ouvrir une page cyclisme. Car l'utilisation du vélo est ici bien plus fréquente qu'en France, peut-être à cause de la densité de population (?). Il n'est pas rare de trouver à de multiples endroits des entassements de bicyclettes, en particulier près des transports en commun.



Une fois qu'on a enfourché le vélo, on peut (c'est même conseillé) rouler sur les trottoirs.



Notez aussi qu'il fait beau sur la photo, et qu'en cas de soleil un peu fort, certains (comme ici à gauche) sortent les ombrelles !

Le cyclisme étant aussi une spécialité basque, j'ai suivi sans hésiter cette coutume. Voici mon bolide (cadre carbone monocoque bien entendu) :



Voici maintenant les résultats de la compétition. Après un mois d'échauffement, j'ai senti comme une certaine lenteur... En bon français, j'ai immédiatement rejeté la responsabilité sur ma bécane, jusqu'à avant-hier où une mère de famille (qui portait son petit sur le porte-bagages) m'a littéralement déposé dans une côte. Comme le dirait le responsable de mon ancienne salle de muscu, je dois pas prendre les bons produits.

Découragé, c'est donc en train que me suis rendu de nouveau à Osaka dimanche dernier, le temps d'une après-midi, ayant comme idée de visiter le port d'Osaka.
Pour compléter mon article précédent sur les 10 astuces pour se repérer convenablement dans une grande ville, la méthode du jour consiste à trouver une grande roue et à monter dedans.



Parallèlement à mes activités de géolocalisation, j'ai pris quelques clichés et en ai profité pour voir la mer, souvenir de ma tendre enfance (aux immeubles près) :



Comme suggéré ci-dessus, il est impossible de trouver un coin tranquille où poser sa serviette. Ce petit tour de grande roue montre qu'Osaka est certes une ville démesurément immense, et qui fait aussi en sorte que les voyageurs puissent admirer sa grandeur.



au bout de ce pont, attention à ne pas se perdre dans la bretelle d'autoroute :



Si vous n'avez pas le mal de l'air, testons maintenant le mal de mer. Contrairement à ce que suggère le titre de l'article de cette semaine, je n'ai toujours pas mangé de sushis depuis un mois. Finalement, il s'agit de plats de qualité, qu'on peut cuisiner certes chez soi, mais que l'on mange d'abord dans un restaurant je pense. En revanche, j'ai vu des poissons vivants (des gros). L'aquarium d'Osaka permet en effet de faire découvrir la faune aquatique, essentiellement du Pacifique. Comme l'ensemble de la ville, ce musée de la mer est immense. La ballade était agréable. Néanmoins je préfère me limiter dans ce blog à décrire ce qui me surprend dans un pays aussi étonnant que le Japon (plutôt que d'écrire "le petit journal de gabriel"), et je pense que ce genre de musée est un moins bon candidat que ce que j'ai décrit ici jusqu'à présent. Mais en parlant de surprise, j'ai quand même eu l'incroyable (mal)chance d'avoir croisé dans cet aquarium mon ancienne prof de Physique de maths sup !!



Pour finir cette journée, je me suis simplement promené au hasard en pleine ville, en m'attardant de temps en temps sur certaines tours. La vie est ici partout organisée dans la verticalité, y compris pour les restos. La photo suivante est prise au pied d'un immeuble, à l'extérieur, et indique les menus à disposition pour chaque étage.



On trouve aussi la plupart du temps des magasins de fringues, car les gens font au moins autant d'efforts que dans les sociétés occidentales pour suivre la mode. Cela m'étonne peut-être plus qu'à Paris parce que les modes sont différentes. La collection Printemps-Eté 2010 met en avant les carreaux. D'ailleurs je pense que je fais un peu tâche avec mon Marcel. Mais les apparences sont surtout frappantes en termes de performances capillaires, domaine dans lequel je ne peux pas lutter.

Enfin, après des étages de fringues, il est aussi parfois possible de trouver 1 ou 2 étages de salles d'arcade (jeux vidéos, roulettes etc.) très similaires à ce que je décrivais la semaine dernière.

La semaine prochaine je serai en vacances pour 5 jours. Je ferai de mon mieux pour mettre à jour ce blog le plus rapidement possible ! En attendant, moi et mes nouveaux copains vous disons "sayonara" !

jeudi 22 avril 2010

Osaka au plus haut des cieux

Chers observateurs par écrans interposés du pays du soleil levant, bercés de zénitude comme au temps des cerisiers, vous risquerez d'être quelque peu déboussolés cette semaine. Car Osaka, c'est d'abord et avant tout du bon building bien comme chez eux !
Pour mieux s'en apercevoir, rien ne vaut une petite comparaison :

Sanda :



Osaka :



Heureusement le soleil est plus haut encore que les gratte-ciel, ce qui m'a permis de me repérer au début, sachant que j'ai eu la mauvaise idée d'oublier ma boussole en France (y'en a qui trouvaient ça exagéré mais je savais que c'était une bonne idée !). "Mais le soleil se couche !" me direz-vous, subtils que vous êtes. Et ce n'est certainement pas à Osaka qu'on peut appliquer les bonnes vieilles méthodes de Bear Grylls pour trouver son chemin (ceux qui connaissent pas combleront ce manque de culture sur Youtube). La méthode consiste alors à interroger un passant. Je l'ai fait 2 fois en une journée, et les 2 fois, on m'a accompagné jusqu'au métro (alors que c'était assez loin, et même surtout quand c'était assez loin) en s'assurant derrière que je savais acheter un billet. Pardon de décrire des choses aussi caricaturales mais même si c'est bien connu, ça n'en reste pas moins surprenant quand on expérimente ça soi-même pour la première fois.

Muni d'un beau soleil d'été, j'ai donc fini par trouver un vrai premier bijou dans cette ville immense. Je veux parler du château d'Osaka.



Comme le dit un proverbe japonais : "qui vient voir le château d'Osaka conquiert la bravitude".

L'intérieur en revanche laisse un petit arrière goût (j'exagère beaucoup là), non pas parce que c'est mal rangé, mais parce qu'il s'agit simplement d'un grand musée. J'aime bien les musées, mais j'aurais espéré plutôt m'apercevoir de la façon dont un tel château était disposé/organisé à l'intérieur. Au lieu de cela, chaque étage retrace au travers de vitrines et de vidéos l'histoire du château et sa capture par Tokugawa. Comme il est probable que je vous recause de la dynastie Tokugawa dans ce blog, je me permets d'étaler ma culture en résumant en 3 phrases son intérêt. Le premier Tokugawa est celui qui a réussi à unifier le Japon vers 1600, ce qui fut pas une mince affaire. Lui et ses successeurs auront fait en sort d'établir une société très hiérarchisée, de l'isoler du reste du monde (surtout de l'occident, et des valeurs qui allaient avec) ce qui a ainsi favorisé la stabilité du système ainsi mis en place. Ils ont tellement réussi que le Japon est resté isolé pendant plus de 2 siècles, si bien que certains s'accordent à dire que cet épisode a profondément marqué l'identité japonaise.

Finalement c'est bien l'histoire ! Et d'autant plus d'actualité en cette douce période de débat sur l'identité nationale.

L'armure suivante illustre l'ambiance peace and love de l'époque :



Poursuivons donc notre visite de la ville. Je clos pour aujourd'hui la page Histoire pour ouvrir celle de "Den-den Town" (en japonais Nipponbashi), quartier du High-Tec, des bornes d'arcade et des pachinkos (prononcez "patchin'ko") !



Pachinkoi ? Pachinko ! En fait ca ressemble beaucoup à des machines à sous (je vous laisse consulter Wikipédia pour plus de précisions, ça a l'air assez marrant). Bien sûr comme pour les machines à sous on y va pour jouer de l'argent. Et une salle de ce genre vaut vraiment le détour. Le simple fait d'y rentrer donne l'impression de basculer dans une autre dimension. Musique à tue-tête, des rangées de Pachinkos qui remplissent la salle, et des joueurs complètement absorbés par leur partie en cours. Bien sûr il y a aussi les nanas à l'accueil qui vont bien, recrutées pour leurs capacités de communications : tenue estivale, et sourire enjôleur qui te ferait presque croire que t'as une chance. M'étant déjà fait refoulé à Tokyo après avoir dégainé mon appareil photo, j'ai décidé de la jouer poliment en hurlant aux dessus des décibels : "PHOTO ?!". Mais ils ont pas voulu. La prochaine fois j'irai en caméra cachée. Je n'ai pas non plus tenté ma chance parce que j'ai pas encore eu ma paye.

En revanche, les salles d'arcade sont bien plus accueillantes et tout autant dans la démesure puisque celle que j'ai vue s'étend sur 6 étages.



D'abord bien sûr une photo de Street Fighter, un jeu de combat où on défie une personne située dans la même salle mais de l'autre côté de la borne. La particularité et le succès de ce jeu est qu'il est peut-être un des plus techniques qui existe. Pour gagner il faut enchaîner des combinaisons de touches peu évidentes avec une rapidité monstrueuse. Ce genre de délire peut aller très loin puisqu'il existe des tournois internationaux et que les spécialistes de la discipline (en général Japonais ou Coréens) sont de véritables stars.

Etant donné le niveau des joueurs fréquentant ce genre de salle, j'ai pris soin d'éviter une humiliation certaine. Ainsi, j'ai voulu me rabattre sur un autre type d'engin qui m'aurais sûrement permis de tester mes dernières résistances à l'épilepsie:



Mais toutes ces machines étaient occupées. A l'intérieur de ces grosses boules, l'écran occupe tout l'espace ce qui permet de se faire attaquer de tous les côtés, et je pense que le principe consiste simplement à tirer sur tout ce qui bouge.

Pour clôturer ce dimanche un peu plus calmement qu'il ne s'est déroulé, rien de tel qu'un coucher de soleil depuis le ciel. Car à Osaka, on s'en approche sûrement un peu plus qu'ailleurs. Je vous présente le "Umeda Sky Building", haut de 173m (pas facile à cadrer du coup) avec des ascenseurs transparents pour mieux apprécier le décollage:



Ce qui me permet de finir en lumières :



Bonne nuit et à bientôt !

jeudi 15 avril 2010

Hanami Party

Le titre de cette semaine n'est pas une marque de cachets d'ecstasy, il signifie simplement "Fête de la Floraison des Cerisiers". Car je vais encore vous causer de cerisiers aujourd'hui, je ne peux pas faire autrement, c'est plus fort que moi, désolé pour ceux qui en font une phobie.
Nous avons fêté dignement cet arbre emblématique le week-end dernier. Ce fut l'occasion de prendre quelques clichés de ces "sakura". Cela avait lieu à deux pas de mon appartement, ce qui m'a d'ailleurs permis de me rendre compte que ce bel espace vert existait !



Bien sûr, ce n'est pas non plus le genre de jardin japonais spectaculaire qui sont de vrais lieux touristiques, mais cet endroit-là a quand même son charme.


J'en profite pour faire un petit flash-back sur le voyage que j'avais effectué l'année dernière au Japon où pour le coup, j'avais 2 semaines "marathon" pour voir le plus de lieux touristiques possibles. Un des aspects qui m'avait marqué pendant ce voyage était la forte relation qu'entretiennent les japonais avec la nature. Je dois dire que cette impression se confirme pour l'instant au quotidien, au moins dans la ville où j'habite (un endroit très résidentiel, avec beaucoup de maisons individuelles). Nombre de personnes ont en effet un jardin parfaitement entretenu. C'est dommage que j'ai fait ma flemmasse pour prendre des photos (ça aurait été un peu plus parlant sûrement), mais je suis assez surpris de voir le nombre d'arbres dans les jardins de ces petites propriétés qui sont parfaitement taillés (on dirait de grand bonzaï en fait, je sais que c'est pas très intello comme remarque mais c'est à peu près ça).


Mais pour en revenir à ma Hanami party, la fête consistait à organiser un barbecue entre 2 laboratoires près des cerisiers. Je me suis ainsi confronté à de nouvelles spécificités japonaises, comme souvent lorsque l'on fait une activité pour la première fois dans un pays si différent. Cette fois-ci j'ai des images qui font foi :



Le barbecue se fait donc avec des baguettes. Et petit à petit on voit des choses de plus en plus fantasques. D'abord il y en a un qui a mis des pommes de terres crues sur la grille...



J'attire votre attention sur le truc blanc à droite des pommes de terre qui ressemble à un bout de salade mais qui est en réalité un champignon, très bon en l'occurence même si peu digeste (je sais qu'il y a des scatophiles qui me lisent mais pour le respect du plus grand nombre, j'en resterai là). Puis, après les patates, viennent les nouilles. Si si au barbec aussi les nouilles:



Pour copier un mail que l'un d'entre vous m'a envoyé, c'est vrai que j'ai un peu l'impression d'être un alien dans ce pays par moments. Mais j'ajouterais que j'ai aussi parfois la sensation étrange d'être comme un bébé dans la mesure où tout apparaît comme nouveau. Je veux pas non plus faire pleurer Margot, et conserve ma virilité en me remémorant des placages d'Imanol Harinordoquy (cette phrase n'est qu'un prétexte pour saluer publiquement la superbe fin de saison du Biarritz Olympique).


Pour finir sur la fête des cerisiers, ce très exotique barbec m'a surtout permis de connaître un peu mieux certains de mes collègues. Il faudrait sûrement que je les cite à chaque fois que poste un article pour souligner leur bienveillance, leur accueil.


Outre les activités intra-labo, j'envisage très prochainement de faire des excursions dominicales à droite (Osaka, la 3ème ville du Japon, très industrielle) et à gauche (Kobe, où il y a peut-être plus d'activités culturelles). Le week-end dernier, je m'y suis pris un peu comme un manche, donc à part vous dire que je me suis ennuyé à Osaka, j'ai pas grand chose à écrire. Honte à moi, parce que c'est certain qu'il y a de quoi faire dans une ville pareille. Je m'y suis rendu ces deux derniers week-end, en général un peu tard dans la soirée. Ayant peu de temps devant moi, j'ai juste fait du shopping dans un endroit où l'affluence ressemblait au moins à celle des Halles à Paris un samedi après-midi. C'était tellement bruyant que les vendeurs utilisent un porte voix pour se faire entendre.



Néanmoins, une des deux fois où je suis allé à Osaka, j'ai quand même eu la chance de croiser un Yakusa. Je me suis gardé de prendre une photo, il avait en fait simplement l'air d'un vrai mafieux (costard, cheveux gominés, l'air coupable avant même qu'on l'ait interrogé). Je n'ai aperçu qu'une de ses mains mais il lui manquait déjà deux doigts !!


Bref de futures belles sorties (en particulier à Kyoto aussi) seront donc à portées de métro. Je vous raconterai tout ça sans faute : la suite au prochain numéro !


Comme pour mes précédents posts, je finis en photos. En l'occurence une petite photo d'équipe. Pour picoler, ya toujours du monde ! C'est un constat qui apparemment dépasse les frontières :





Certains reconnaîtront peut-être la suivante :

jeudi 8 avril 2010

Sanda Barbara

Voici donc le 2ème épisode.


Au programme aujourd'hui, amours, cuisine, cerisiers et bien d'autres surprises.
Ruri va bien merci ! Je m'excuse au passage de pas toujours répondre immédiatement à vos commentaires mais je vous assure qu'ils me font vraiment plaisir, et je tâcherai donc de répondre au mieux dans le texte. Nous nous sommes donc retrouvés Vendredi à Sanda et on s'est reconnu (il manquerait plus que ça). Et elle est venue à temps ! Parce que je commençais à avoir la tête qui tournait avec tous ces idéogrammes incompréhensibles qui ne m'ont pas épargné depuis mon arrivée.
L'anecdote la plus représentative (parmi tant d'autres) est le jour où j'ai essayé de me servir de la télécommande du chauffage :



Evidemment le chauffage faisait aussi climatisation et loi de Murphy oblige, j'ai fini par dormir en pull. Mon chef m'a donc appris à me servir de la télécommande le lendemain. Comme quoi même les chercheurs finissent par trouver.
Dans le même genre un bout de mon contrat de travail :



Je ne me suis pas amusé à vérifier les clauses.


Et c'est partout pareil, du lave-linge jusqu'au contrat de location, sauf dans les transports où il y a quasiment partout la traduction occidentale (à part pour les bus peut être).
Autre anecdote qui vaut la peine que je m'y arrête : on m'a demandé à la banque mon année de naissance. "82 ? - Mauvaise réponse !" Il fallait donner l'année en fonction de l'empereur de l'époque, soit l'an 57 de l'ère Shouwa (enfin je crois qu'il s'appelle comme ça). Je ne plaisante pas, ce calendrier est vraiment utilisé souvent : on me l'a aussi demandé pour mon inscription à l'université où je travaille.
Si ce genre de blagues vous amuse (au moins ça a l'air d'amuser l'administration japonaise), voici une petite colle. "Sachant que j'ai 27 ans et que je suis né en 57 Shouwa et que ma collègue chinoise renifle bizarrement pendant que je bosse, en quelle année sommes-nous ?" Bravo, il y avait un piège (et même 2) !! Mais de toutes manières j'ai oublié la réponse.


Pour en revenir à nos sushis, Ruri a été un vrai chef, y compris au sens culinaire. Car j'ai désormais la pression pour arrêter de manger un peu n'importe comment. Nous avons ainsi acheté le parfait matériel du petit cuisinier (version japonaise, avec baguettes, cuiseur de riz et un couteau qui fait peur aux enfants). Finies les pizzas, place au "Udon" (prononcer "Oudon") et au soba. Par contre, depuis que je suis arrivé, je n'ai toujours pas mangé de sushis. Finalement j'en mangeais plus à Paris qu'ici. Pour décrire ça à la louche (ho ho ! on dirait le blog de Laurent Ruquier ici), ça se sert dans un bouillon, où on met à peu près ce qu'on veut. Pour pas que le bouillon soit trop fade (comme celui que j'ai fait hier), il faut pas oublier de mettre une sorte de sauce dont j'ai encore oublié le nom, mais qui est un goût découvert par les japonais et qui n'existe pas (d'après le professeur de Ruri) dans la cuisine occidentale. Ce goût s'appelle "Umami", je vous laisse interroger google qui vous en dira plus qu'il n'en faut là-dessus.



Ca s'est le soba


Il y a aussi comme plat le Okonomiyaki qui ressemble à une omelette aux lardons (remplaçables par des crevettes) et surtout au choux avec une sauce remarquable (à acheter tout fait en plus), du poisson séché et - si je dis pas de bêtises - des algues séchées. Je vous assure que c'est assez exceptionnel même si c'est un plat très simple !!



Pour finir en beauté, je ne peux m'empêcher d'évoquer un grand moment de solitude. Celui où j'ai appris que le samedi est un jour de travail dans mon labo. C'était prévisible certes mais j'espérais y échapper (car le labo de Ruri ne suit pas cette règle par exemple). C'est une contrainte assez courante apparemment (d'ailleurs, certains labos travaillent aussi le dimanche paraît-il), et de toutes façons, vivre dans un pays signifie aussi en accepter tous les aspects. Sinon, j'aurai aussi très peu de congés ^^. Mais en prenant en compte certains samedis libres, les jours fériés et certains jours de congés, la situation ne semble finalement pas si extrême que ce que j'ai ressenti sur le coup.


La contrepartie est que ces premiers jours m'ont confirmé que mon travail est vraiment très intéressant. Pour essayer de faire simple, je bosse sur des particules de dimensions nanométriques (10-9 mètre) qui émettent de la lumière. Etant données leurs dimensions, une des applications consiste à les accrocher à des molécules, des protéines etc. Bref ça sert à faire de la recherche en biologie. En caricaturant à peine, c'est comme si on prenait une protéine et qu'on lui accrochait une lampe. Grâce à la lampe, on arrive tout simplement à suivre la protéine sous un microscope. En rentrant un peu plus dans le détail (en espérant ne pas trop vous saouler), ces nanoparticules n'existent pas dans la nature, on les synthétise. Et justement en maîtrisant leur synthèse, on peut modifier leurs propriétés optiques (typiquement faire en sorte que la lumière émise soit plutôt rouge, verte ou bleue). En ce qui me concerne, je vais m'intéresser à un gros défaut de ces particules : c'est qu'elles s'éteignent (puis se rallument après un certain temps) sans qu'on leur demande quoi que ce soit , ce qui est légèrement embêtant quand on les observe.
Je n'ai pas encore photographié ces fameuses nanoparticules mais peut-être que ça viendra.


Pour tous ceux qui sont arrivés à lire cet article jusqu'au bout, je vous souhaite une bonne semaine. Je vais en effet pour l'instant essayer de tenir un rythme hebdomadaire pour la mise à jour de ce blog !
Sayonara à toutes et à tous. J'espère au plaisir de vous lire ! Je vous ai gardé quelques photos pour la route. Bises !


L'allée près de mon labo





Le départ approche





Un simple passant qui me ressemble beaucoup


jeudi 1 avril 2010

Premiers pas

Chères lectrices, chers lecteurs,
Bienvenue dans mon blog, dédié à ma nouvelle vie au Japon ! J'espère qu'à votre tour, vous déciderez de temps en temps de prendre la plume et de m'envoyer de vos nouvelles que ce soit publiquement ici-même, à vos risques et périls, ou en privé si vous avez mon adresse voire en toute intimité (risqué aussi, surtout si vous venez mal rasé(e)).
C'est donc parti, ou plutôt c'était parti le 29 Mars. Je passe vite fait sur le voyage Paris-Osaka où il s'est pas passé grand chose (et pourtant c'est pas faute d'y avoir consacré un certain temps : 13 heures + 4 heures à l'aéroport de Pékin). Heureusement il y avait comme film Iron Man, ah non même pas, c'était pas la bonne version :


Mais au bout de l'ennui, j'ai quand même eu droit à ma récompense : un coucher de soleil magique au dessus des nuages (ou plutôt sous les nuages si on parle du soleil) ! Voici quelques photos pour vous donner une petite idée :


une autre (qui vaudrait son pesant de cacahuettes à un examen d'optique, que ceux qui aiment la poésie me pardonnent) :



Justement en parlant de sciences, ces heures d'avions m'ont aussi permis de me dérouiller un peu en optique, ce qui n'a pas été inutile puisque j'ai dû enchaîner directement à la descente avec un resto avec mon chef.
En effet, les japonais n'usurpent pas leur réputation d'hôtes accueillants. Les valises sous les bras et sous les yeux, j'ai fait mon possible pour ne pas paraître aussi frais qu'un toxicomane tout droit sorti d'une soirée cocktail chez Richard Virenque. Bref, je crois que ça s'est vu, et je vais donc devoir tâcher de rattraper le coup au labo ces prochains jours. Plus sérieusement, j'ai été vraiment extrêmement bien accueilli ce qui assez rassurant pour la suite.
Ma première journée à Osaka (ou plutôt à Sanda, qui est à Osaka ce que Villebon sur Yvette est à Paris) fut riche en très bonnes surprises. Commençons par le plus important : la tune !! La vie à Sanda sera probablement bien moins chère que la vie parisienne, à commencer par la popotte, puisque le repas de midi m'a coûté aujourd'hui 1 euro 80... Certes il n'y avait pas de crême brûlée mais quand même.
Puis, vint la découverte de mon appart: un 122m² pour le même prix que ce que j'avais à Paris. Toujours dans les chiffres, mon salaire sera approximativement identique à ce que j'avais en France, mais je multiplie donc par 6 ma surface habitable. J'ai pris quelques photos que je diffuserai sur ce blog mais comme je compte me coucher bientôt (le décalage horaire n'est pas encore complètement digéré), il faudra attendre un peu ! J'ai en plus récupé des meubles (au moins 8 meubles), une machine machine à laver, des ustensiles de cuisine etc etc etc de mon ancien voisin qui vient de terminer un Master (la scolarité au Japon commence en Avril). Bref le genre de truc royal, comme ségolène (ce blog est décidément rempli de blagues inattendues).
La seule chose qu'il manquait, c'était un lit. Je l'ai joué à la japonaise en prenant un futon et une simple couverture puisque dans les 122m², il y a évidemment la place pour une chambre typiquement japonaise (avec tatami bien sûr). Donc je dormirai par terre, comme à Paris finalement, mais c'est vraiment très confortable !
Sinon les gens que j'ai rencontrés toute cette journée sont absolument adorables (c'est peu de le dire). D'ailleurs pour transférer les meubles de mon voisin dans ma chambre, c'est carrément tout le laboratoire qui s'est déplacé !!! Et ils étaient très efficaces. C'est vraiment très surprenant de voir à quel point ils ont fait de leur mieux pour se montrer accueillants (j'en ai un peu la larme à l'oeil en l'écrivant). Et la cerise sur le gâteau (et pas des moindres), c'est qu'ils causent bien anglais. Certes je ne les ai vus que 2 jours et connaître vraiment quelqu'un prend sûrement un peu plus que 2 jours. Mais j'ai au moins l'impression d'avoir affaire à des gens intelligents et très gentils. Je me souviens qu'en France, beaucoup d'entre vous m'ont promis de m'envoyer des colis de nourriture (de goxok pour les bascophones) de temps en temps. C'est bien sûr aussi très important (non pas de bien manger - encore que... - mais de savoir que je peux compter sur vous), et je vous solliciterai probablement plus d'une fois ! D'ailleurs j'ai déjà quelques envies qui se pointent mais rien de méchant. Cependant, la seule vraie gêne que j'ai ressentie jusqu'à présent est le sentiment d'être paumé. C'est pas difficile, je comprends quasiment rien à ce qui est marqué. Et dès que je quitte l'université, il ne faut pas trop compter sur l'anglais pour s'en sortir à l'oral. Ainsi, rencontrer des gens qui vous comprennent est incroyablement précieux.
Outre les conversations, une des difficultés est de se repérer dans la ville. Et donc pour l'instant je fais en sorte de me fier à ma mémoire (et de rester un minimum concentré, ce qui n'est pas ma principale qualité). Ceci dit, ce n'est pas du tout l'angoisse permanente, bien au contraire. J'en profite pour visiter un peu et il y a de quoi faire quelques balades sympa ! Toutes les maisons sont dans le style japonais (là encore il faudrait des photos, mais ça viendra, promis).
Allez comme ça manque quand même sacrément de photos ici, et que j'aimerais vous donner l'envie de revenir me lire, en voici une de ma chambre avec le fameux futon sur le tatami. Ca me permet en plus une transition facile : bonne nuit !