samedi 10 juillet 2010

Nikkon, ni méchant

Konnichiwa minna san. Méfiez-vous je commence à faire des progrès en japonais. Petit à petit ce blog risque d'emprunter des mots étrangers, à la manière d'une interview de Mary Pierce ou de Lesly du Loft Story 2. Pour les premiers de la classe, dont on supposera qu'ils n'étaient pas concernés par les exemples précédents, je viens de découvrir qu'on appelle ça le pérégrinisme ou le xénisme, bref je me coucherai moins con ce soir à défaut de briller en société puisqu'ici tout le monde s'en fout.

Comme vous le voyez, ma santé mentale va bien. Ici la vie continue comme un long fleuve zen. Vous le savez peut-être mais je confirme que les saisons sont très marquées au Japon. Et quand je lis la presse française sur internet qui ose parler de canicule, ça me fait bien rigoler. Ha ! Bon j'espère quand même que vous allez bien. Ici, il fait donc de plus en plus chaud et de plus en plus humide ce qui plaît bien aux grenouilles-taureaux dont je remarque qu'elles n'ont toujours pas changé de note depuis un mois.

Pour voir de la nouveauté, il faut donc se déplacer. Et aujourd'hui je vous invite par la pensée à prendre le moyen de locomotion emblématique du Japon qu'est le Shinkansen !



Le Shinkansen est l'équivalent de notre TGV, en un peu moins rapide peut-être, mais surtout en beaucoup plus confortable à l'intérieur (et de loin !!!). Ce train est plus original qu'il n'en a l'air, et j'irais même jusqu'à dire qu'il fait partie intégrante de la visite. A l'intérieur, les contrôleurs qui traversent le train s'arrêtent deux fois à chaque wagon (à l'entrée et à la sortie) pour faire une courbette aux voyageurs. Question courbette, ces contrôleurs sont de véritables champions anonymes, capable de faire un parfait angle droit sans exprimer le moindre rictus de crispation. Et puis comme vous le voyez aussi sur la photo précédente, le Shinkansen a vraiment une belle gueule je trouve, leurs museaux sont presque toujours différents mais toujours très futuristes.

Ce Shinkansen nous emmène environ 300 kilomètres à l'Ouest. Destination Miyajima, une île située tout près d'Hiroshima. J'espère que les quelques clichés qui vont suivre vous convaincront qu'il s'agit d'une île vraiment magnifique. Miyajima est essentiellement connue pour son torii (un portique shintô) qui est l'une des trois vues les plus célèbres du Japon.



Ce portique est je pense le deuxième "monument" le plus photographié au Japon ce qui n'est pas peu dire.

La fonction d'un torii est tout simplement de délimiter un lieu sacré. Ici comme vous le voyez, le torii est dans la mer et c'est toute l'île qui est considérée comme sacrée. Et c'est une très bonne nouvelle ! Car la conséquence immédiate est que cette île est parfaitement préservée de tout urbanisme excessif. Le village bâti autour du temple shintoïste d'Itsukushima (à mes souhaits) compte à peine 2000 habitants... Même s'il y a beaucoup de touristes, cela rend la visite très agréable.



Même sur l'île, le relief est montagneux, comme partout ailleurs, et le brouillard crée une atmosphère mystérieuse très japonaise.



L'ensemble de l'île possède des règles bien spécifiques qui donnent l'impression d'être coupé du monde réel. Par exemple, il n'y a ni maternité ni cimetière étant donné qu'il est interdit d'accoucher ou de mourir dans ce lieu sacré. Par ailleurs, il est interdit de couper un arbre, ce qui explique sûrement le fait que le site est couvert d'une forêt vierge. Au contraire, près du temple, on peut apercevoir qu'un tronc d'arbre, qui a une forme énigmatique, est mis en valeur comme s'il était élevé au rang de Kami.



Ainsi, cet île est une fois de plus une parfaite illustration du respect que portent les japonais vis à vis de la nature. Ce constat étant dressé, on ne s'étonne presque plus de rencontrer des daims qui se promènent en totale liberté, et qui sont parfaitement habitués à la présence humaine.



Sans vouloir gâcher ce tableau idyllique, j'ai trouvé que les daims étaient assez peu spirituels par rapport au cadre : ils ne pensent qu'à bouffer. En particulier, ils ont l'air d'apprécier cette spécialité ci-dessous qui ressemble à du poulpe (et qui complète la liste des choses étranges à se mettre sous la dent dans ce pays) :



Toujours dans le chapitre animalier, voici le genre de faune que l'on peut découvrir ici si on fait bien attention :



Est-ce un kami lui-aussi ? Peut-être. Mais il y en a d'autres pas loin (des kamis, pas des crabes) : dans le temple Shintoïste que j'ai déjà évoqué et que je compte vous faire visiter. Le temple d'Itsukushima (à mes amours) est bien plus grand que ceux que j'ai visités jusqu'à présent. Mais si sa grande taille est originale, les éléments qui le constituent correspondent en tout point à ce que j'avais déjà décrit dans un article précédent à propos du sanctuaire d'Ikuta de Kobe. Ce sera donc une séquence révision ! D'abord, on n'oublie pas de se purifier :



Puis, nous sommes accueillis par les chiens gardiens du temple que vous connaissez bien maintenant.



Le rouge est omniprésent





La photo suivante correspond à l'endroit où se situe un kami. Il faut donc mettre une pièce, sonner la cloche, saluer, taper deux fois des mains (pour attirer l'attention du kami ?) et re-saluer.



D'autres clichés qui me donnent envie d'y retourner :





En conclusion de cet article, je vous ai dit que cette île se trouvait près d'Hiroshima qui est certainement une étape "importante" quand on a la chance de passer du temps au Japon. Mais de façon générale, l'histoire d'Hiroshima s'adresse à tout de monde et a peu de choses à voir avec une visite. Je me limiterai à écrire que cette ville est maintenant reconstruite. Seul le dôme de la bombe A, fait en béton armé et situé juste au dessous de l'explosion a été laissé tel quel.



Pour le reste, je ne suis probablement pas capable d'écrire sur une horreur pareille. Cette histoire-là doit cependant être entendue, c'est certain, c'est plus que nécessaire, même si ce qu'on y découvre est extrêmement choquant et douloureux.

Enfin je m'excuse d'avance de ne pas pouvoir mettre à jour mon blog la semaine prochaine. Car le week-end prochain -allongé grâce à un jour férié : le jour de la Mer - Ruri va venir dans le Kansai (qui est le nom de la région où je me trouve) et nous allons visiter Nara ! Cela sous-entend donc que la pause de ce blog ne sera que très temporaire.

A très bientôt alors !!

1 commentaire:

  1. Superbes photos, ça donne vraiment envie d'y aller... même si je me souviens qu'effectivement la chaleur humide de juillet-août était plus qu'accablante, soit tu te réveilles frigorifié en te croyant échoué sur la banquise parce que t'as choisi de laisser la clim allumée... ou alors tu n'arrives plus à émerger d'un demi-sommeil, le synus et le cerveau keblos dans une horrible sensation marécageuse !!! cela dit c'est comme tout : on s'y fait !! et heureusement qu'y a des distributeurs de coca et autres boissons gaseuses tous les 10 mètres !!!
    Nous on est sur les starting blocks pour le pays de galles où ça va pas être le même topo : 20 ° en plein soleil aoutien et la mer d'Irlande trop gelée pour oser y aventurer plus du gros orteil !!!
    Profite bien de ta semaine avec Ruri, et le bonjour à cette dernière pdt que j'y suis !
    muxus
    Agnès

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