vendredi 14 mai 2010

A la santé du Samouraï

"Le client est roi, le barman est dieu". Je sais pas pourquoi je me rappelle de cette profonde citation. Mais toujours est-il qu'aujourd'hui je compte mettre temporairement Mister Uesugi et compagnie en veilleuse pour vous causer de picole. A défaut d'être spirituel, soyons spiritueux ! Ouééééééééé. Ca tombe bien dans un mois y'aura du foot, c'est le bon moment pour s'échauffer la gorge. Tous ensemble chantons en choeur : "Makoto, bien que bonne bouddhiste fut baptisée avec du saké...." ! Commençons par la catégorie poids plume, les distributeurs de boissons non alcoolisées :



Alors j'entends déjà les remarques : "bouuh c'est nul, c'est juste un distributeur, c'est quoi ce blog ?". Certes je reconnais que l'intérêt de cet objet est très relatif, mais si je m'y attarde, c'est que j'en croise en permanence. Au début on ne les remarque pas, mais on finit par en trouver tellement, y compris dans des endroits complètement paumés ou inattendus, que ça en devient amusant. C'est un peu comme les jeux débiles des magazines télé ou il faut trouver où se cache Pinpin. S'il y en a autant, c'est que ça marche bien sûr. Certains auront peut-être relevé un petit détail sur la photo ci-dessus : il n'y a pas de coca (même si la photo est petite, on l'aurait reconnu). En général, dans ces distributeurs, il y a quelques jus de fruit, mais surtout du thé (en général du thé vert) qui se décline en de multiples variétés. Par exemple, toujours sur la même photo, le distributeur de gauche ne vend que du thé !

Passons désormais à la catégorie poids-coq, cocorico, catégorie où figure évidemment le vin. Car en dépit de leur climat, les japonais aussi essaient d'en fabriquer.



J'offre un verre à celui qui saura traduire l'étiquette.

Loin de moi l'idée de porter quelconque jugement de valeur, mais quand je dis "essayer", cela sous-entend que c'est pas une réussite. J'ai pu en "déguster" la semaine dernière à Yonezawa en visitant une cave. C'est certes gonflé de ma part de critiquer alors que j'ai tout testé : rouge, blanc, rosé (sans broncher d'ailleurs, comme quoi toutes ces années d'études m'auront finalement servi à quelque chose). Rien n'y fait, c'est en général un peu bizarre, sucré avec un goût de jus de fruit mais alcoolisé. On peut pas dire que c'est "mauvais" mais ça ressemble de très loin à du vin. Cependant l'ambiance était plutôt sympa puisqu'à côté de cette cave (qui est aussi une usine de conditionnement et musée du vin) était organisé un petit concert.

La photo ci-dessous montre qu'au moins, les japonais n'ont pas de leçon à recevoir en termes d'automatisation.



Après avoir snobé le pinard, j'ai quand même profité des réjouissances dehors.



Comme l'illustre cette photo, il y a beaucoup de charcuterie ici, avec une plus grande variété qu'en France (un peu comme en Allemagne peut-être ?). Dommage d'ailleurs que je comprenne toujours pas les Kanji, pour savoir un peu plus précisément ce que j'achète. Mais Yonezawa comme tout le nord du Japon est aussi reconnu pour son boeuf. Chabaaaal.

Enfin, concluons ce chapitre par le poids lourd : le saké.



On peut voir sur cette photo un vendeur qui porte quelque chose d'assez inédit, entre le costard et le kimono. Je suis pas un grand expert en saké donc vous m'excuserez mais ça va aller vite. Donc après avoir fait semblant de regarder dans l'ordre la couleur (ah non même pas c'est transparent) après avoir reniflé (mais le verre était trop petit pour y caler mon gros nez) et après avoir goûté d'un air entendu, ça avait effectivement le goût de saké. Et puis moi qui aime pas les alcools forts (cessez de rire au fond de la classe), le saké japonais, contrairement à son camarade chinois se boit comme du petit lait. Le degré d'alcool est à peu de chose près comme le vin : environ 14°. En ce qui concerne la synthèse, elle est plus systématique que celle du vin. Pour faire simple (mais c'est pas très loin de la réalité d'après ce que j'ai compris), la qualité d'un saké est essentiellement liée au polissage du riz. C'est pour ça qu'on dit que les japonais sont très polis. Rhoooo qu'est-ce qu'on se marre n'est-ce pas ? Sak(r)é moi.

Pour finir cet article de grande envergure, je voudrais terminer ce tour de table par quelque chose de peut-être plus sérieux, mais qui j'espère vous touchera. Je veux parler d'un cuisinier dont j'ai croisé la route pendant mes vacances à Yonezawa, lors d'une sortie au resto. Comme on l'a vérifié tout au long de la soirée et compte tenu de ce qu'il nous a raconté sur son parcours, c'est le genre de cuisinier qu'on qualifie à n'en pas douter de chef !! D'ailleurs c'est un passionné de cuisine française si bien que son restaurant est ... un resto français (ce qui ne fait que confirmer qu'il s'y connaît). Mais la particularité de son entreprise, c'est qu'il ne sert qu'une table par service. Il faut donc s'y prendre à l'avance pour en profiter ! C'est je pense un exemple extrême de celui qui privilégie la qualité à la quantité. Cette façon de faire lui permet d'avoir un contact très important avec les personnes qu'il reçoit, et aussi j'imagine d'avoir le temps d'apprécier sa passion. De ce que j'ai ressenti, et sans mauvais jeu de mot, c'est un choix qui semble porter ses fruits. D'ailleurs il a maintenant tellement de temps qu'il peut se consacrer à d'autres activités personnelles, en l'occurrence le jardinage. Bref c'est un artiste. Cet exemple serait-il - au moins en partie - exemplaire ? C'est sur cette belle histoire que je vais vous laisser aujourd'hui. Sayonara!! Hai !

3 commentaires:

  1. Ca va tu te sens bien après tous ces alcools?! surtout que ce n'est pas en lisant les étiquettes que tu sais ce que tu bois! lol
    Apparemment tu ne t'ennuies pas au pays du soleil levant!
    Hormis tes visites touristiques tu bosses de temps en temps? lol et si oui c'est intéressant?
    Allez à bientôt
    Bises

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  2. L´alcool peut aider à se lancer dans une langue étrangère, mais après quelques verres, ca peut paralyser un peu !
    Ca change certainement des alcools d´ici, un poil plus forts que le sake: obstler et jägermeister pour digérer la bière et surtout les käsespätzle. Il y a ici une très grande variété de charcut´ oui: il y a même des marques spécialisées dans les préparations du lard (qui ne rentre pas encore dans la préparation de gâteaux). Et des saucisses et saucissons divers et variés. Et des salamis. Et des jambons. Et beaucoup de préparations pour barbecue: viande déjà marinée en sauce, à laquelle il faut absolument rajouter de la moutarde et / ou du ketchup (mais je n´ai toujours pas compris pourquoi).
    A la tienne ! Ganbei ! (même si c ést du chinois et non du japonais !)

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  3. on est vendredi,il est 10h45 ici, et ton article hebdomadaire n'est pas encore publié ; c'est quoi ce bordel !?

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