jeudi 8 avril 2010

Sanda Barbara

Voici donc le 2ème épisode.


Au programme aujourd'hui, amours, cuisine, cerisiers et bien d'autres surprises.
Ruri va bien merci ! Je m'excuse au passage de pas toujours répondre immédiatement à vos commentaires mais je vous assure qu'ils me font vraiment plaisir, et je tâcherai donc de répondre au mieux dans le texte. Nous nous sommes donc retrouvés Vendredi à Sanda et on s'est reconnu (il manquerait plus que ça). Et elle est venue à temps ! Parce que je commençais à avoir la tête qui tournait avec tous ces idéogrammes incompréhensibles qui ne m'ont pas épargné depuis mon arrivée.
L'anecdote la plus représentative (parmi tant d'autres) est le jour où j'ai essayé de me servir de la télécommande du chauffage :



Evidemment le chauffage faisait aussi climatisation et loi de Murphy oblige, j'ai fini par dormir en pull. Mon chef m'a donc appris à me servir de la télécommande le lendemain. Comme quoi même les chercheurs finissent par trouver.
Dans le même genre un bout de mon contrat de travail :



Je ne me suis pas amusé à vérifier les clauses.


Et c'est partout pareil, du lave-linge jusqu'au contrat de location, sauf dans les transports où il y a quasiment partout la traduction occidentale (à part pour les bus peut être).
Autre anecdote qui vaut la peine que je m'y arrête : on m'a demandé à la banque mon année de naissance. "82 ? - Mauvaise réponse !" Il fallait donner l'année en fonction de l'empereur de l'époque, soit l'an 57 de l'ère Shouwa (enfin je crois qu'il s'appelle comme ça). Je ne plaisante pas, ce calendrier est vraiment utilisé souvent : on me l'a aussi demandé pour mon inscription à l'université où je travaille.
Si ce genre de blagues vous amuse (au moins ça a l'air d'amuser l'administration japonaise), voici une petite colle. "Sachant que j'ai 27 ans et que je suis né en 57 Shouwa et que ma collègue chinoise renifle bizarrement pendant que je bosse, en quelle année sommes-nous ?" Bravo, il y avait un piège (et même 2) !! Mais de toutes manières j'ai oublié la réponse.


Pour en revenir à nos sushis, Ruri a été un vrai chef, y compris au sens culinaire. Car j'ai désormais la pression pour arrêter de manger un peu n'importe comment. Nous avons ainsi acheté le parfait matériel du petit cuisinier (version japonaise, avec baguettes, cuiseur de riz et un couteau qui fait peur aux enfants). Finies les pizzas, place au "Udon" (prononcer "Oudon") et au soba. Par contre, depuis que je suis arrivé, je n'ai toujours pas mangé de sushis. Finalement j'en mangeais plus à Paris qu'ici. Pour décrire ça à la louche (ho ho ! on dirait le blog de Laurent Ruquier ici), ça se sert dans un bouillon, où on met à peu près ce qu'on veut. Pour pas que le bouillon soit trop fade (comme celui que j'ai fait hier), il faut pas oublier de mettre une sorte de sauce dont j'ai encore oublié le nom, mais qui est un goût découvert par les japonais et qui n'existe pas (d'après le professeur de Ruri) dans la cuisine occidentale. Ce goût s'appelle "Umami", je vous laisse interroger google qui vous en dira plus qu'il n'en faut là-dessus.



Ca s'est le soba


Il y a aussi comme plat le Okonomiyaki qui ressemble à une omelette aux lardons (remplaçables par des crevettes) et surtout au choux avec une sauce remarquable (à acheter tout fait en plus), du poisson séché et - si je dis pas de bêtises - des algues séchées. Je vous assure que c'est assez exceptionnel même si c'est un plat très simple !!



Pour finir en beauté, je ne peux m'empêcher d'évoquer un grand moment de solitude. Celui où j'ai appris que le samedi est un jour de travail dans mon labo. C'était prévisible certes mais j'espérais y échapper (car le labo de Ruri ne suit pas cette règle par exemple). C'est une contrainte assez courante apparemment (d'ailleurs, certains labos travaillent aussi le dimanche paraît-il), et de toutes façons, vivre dans un pays signifie aussi en accepter tous les aspects. Sinon, j'aurai aussi très peu de congés ^^. Mais en prenant en compte certains samedis libres, les jours fériés et certains jours de congés, la situation ne semble finalement pas si extrême que ce que j'ai ressenti sur le coup.


La contrepartie est que ces premiers jours m'ont confirmé que mon travail est vraiment très intéressant. Pour essayer de faire simple, je bosse sur des particules de dimensions nanométriques (10-9 mètre) qui émettent de la lumière. Etant données leurs dimensions, une des applications consiste à les accrocher à des molécules, des protéines etc. Bref ça sert à faire de la recherche en biologie. En caricaturant à peine, c'est comme si on prenait une protéine et qu'on lui accrochait une lampe. Grâce à la lampe, on arrive tout simplement à suivre la protéine sous un microscope. En rentrant un peu plus dans le détail (en espérant ne pas trop vous saouler), ces nanoparticules n'existent pas dans la nature, on les synthétise. Et justement en maîtrisant leur synthèse, on peut modifier leurs propriétés optiques (typiquement faire en sorte que la lumière émise soit plutôt rouge, verte ou bleue). En ce qui me concerne, je vais m'intéresser à un gros défaut de ces particules : c'est qu'elles s'éteignent (puis se rallument après un certain temps) sans qu'on leur demande quoi que ce soit , ce qui est légèrement embêtant quand on les observe.
Je n'ai pas encore photographié ces fameuses nanoparticules mais peut-être que ça viendra.


Pour tous ceux qui sont arrivés à lire cet article jusqu'au bout, je vous souhaite une bonne semaine. Je vais en effet pour l'instant essayer de tenir un rythme hebdomadaire pour la mise à jour de ce blog !
Sayonara à toutes et à tous. J'espère au plaisir de vous lire ! Je vous ai gardé quelques photos pour la route. Bises !


L'allée près de mon labo





Le départ approche





Un simple passant qui me ressemble beaucoup


2 commentaires:

  1. "HAÏ !!!"
    Bon, alors, il faut que j'écrive un commentaire lisible par le monde entier... Pas évident... Ok, je me lance :
    Très cher Gabriel,
    Lire de tes nouvelles a été pour moi un soulagement. Oh, que la vie semble attrayante sur "l'Ile de tous les Matins" ! Un peuple agréable, une Nature relaxante, une nourriture saine. En outre, tout nouveau jour semble être une expérience palpitante. Ah, que n'aurais-je point donner pour te suivre dans tes aventures !
    Ruri est toujours aussi charmante. Petit veinard. Aie la bonté de lui faire passer toutes mes amitiés.
    Ton travail a l'air des plus passionnants. Mais que lis-je ? Point trop de samedis chargés de liberté ? Comment envisages-tu donc passer tes dimanches ? Auras-tu du temps dédié au voyage ? Ruri compte-t-elle te rejoindre chez toi tous les weekends ?
    Je te souhaite encore tous mes voeux de bonheur, et espère te lire au plus vite.
    Ton ami,
    Jacques
    PS (âmes sensibles, s'abstenir de lire): Tchô man, et à plus connard !!! Vivement dans 11,5 mois laaaaaaaaa !!!

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  2. T'as l'air plus large que d'habitude sur la dernière photo? t'as grossi la bas?

    Par contre tu ne dis plus de grossièreté tu m'inquiète un peu...

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